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Rentrée scolaire : les cantines en mouvement

Le 05 septembre 2023

Repas bio, variété, gratuité, sans ou avec viande, les villes et communes françaises engagent argent et idées pour faire bouger la cantine et s'adapter aux enjeux actuels. 

Repas bio, variété, gratuité, sans ou avec viande, les villes et communes françaises engagent argent et idées pour faire bouger la cantine et s'adapter aux enjeux actuels. 

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La rentrée a sonné pour 12 millions d'enfants et adolescents en France. Parmi eux, plus de la moitié fréquente le restaurant scolaire chaque midi, pilier du système scolaire français. La restauration collective, toujours au centre des sujets les plus pointus dans l'actualité amorce des changements en profondeur. Les collectivités, mairies, voire régions s'emparent de ces changements pour offrir aux plus jeunes une alimentation, pratique, certes, mais surtout très adaptée. Tour d'horizon des initiatives actuelles. 

Le budget, toujours boussole des familles

L'inflation, l'augmentation des prix ont été au centre des discussions familiales. La cantine continue d'être un moment important pour les enfants, notamment pour ceux qui encore, n'ont pas de repas complets à la maison. Pour rappel, le prix de la cantine est calculé en fonction du quotient familial, divisé par le nombre de parts du foyer. Le prix plafond d'un repas ne peut pas excéder les 4,09 euros. Cependant, des aides alimentaires, voire une gratuité, peuvent être garanties au cas par cas. Dans l'Hérault, l'inflation a déjà fait flamber le prix du repas, passant de 8 euros à 10 euros pour la collectivité. Cette dernière a cependant maintenu le tarif pour les familles à 4,10 euros maximum, voire 1 euro pour les plus modestes annonce France Bleu. Même constat pour Aix-en-Provence, les prix sont gelés, mais les petits Rochelais devront payer 3 % de plus pour leur rentrée. 

Une alimentation saine, bio, mais pas seulement

Changement largement amorcé depuis des années, la transition de la cantine vers une offre plus saine, sourcée, parfois 100 % bio pour certaines villes, afin d'améliorer le quotidien alimentaire des plus jeunes se poursuit. Alexandra Pech, doctorante en géographie et anthropologie à l’ENS de Lyon, rappelle dans un entretien pour Sirha Food que les enjeux d'alimentation saine pour les plus jeunes remontent à quelques années : « l’interdiction des distributeurs de boissons et de produits transformés date de 2004-2005. Il y a donc le souci de la santé pour nos enfants, mais également la nécessité de soutenir nos filières, cela rejoint l’un des enjeux de la cantine. La loi Egalim 1 de 2018 concerne la restauration collective et elle dispose qu’à horizon 2022, les cantines doivent servir une certaine portion de produits issus d’une agriculture française jugée durable, bio, labellisée…»

Depuis, beaucoup de cantines ont assuré une transition vers des assiettes biologiques, notamment Lyon, dont la mairie écologiste a été intransigeante sur le sujet. Reporterre annonçait déjà en juin 2023 que Romainville voyait l'un de ses établissements passer au 100 %  bio et local, une première notamment pour un quartier prioritaire. Marseille, quant à elle, souhaite exclure les nitrites de ses charcuteries dès cette rentrée, tout en prenant en compte la fin du contrat avec Sodexo. Un chantier majeur qui devrait entraîner d'autres collectivités avec lui.

Découvrir l'entretien Alexandra Pech et le manger bien

Gaspillage, culture de la bonne alimentation, encadrement 

Quant au gaspillage, les écoles ont basculé vers des modèles qui peuvent restreindre le gâchis comme le service à la demande : petite faim, moyenne faim, grande faim, l'enfant scolarisé peut manger à sa faim tout en surveillant sa portion. Orléans, quant à elle, taxera les parents d'une pénalité de cinq euros si un enfant ne se présente pas à la cantine sans excuse ou sans délai de prévenance. D'après la ville, Orléans perdait plus de 50 000 repas par an, entraînant un gaspillage conséquent. D'autres villes éduquent au gaspillage dans les classes, d'autres mettent en place des alternatives pour donner les surplus aux associations. L'Opinion rapporte dans un article qu'une vingtaine de cantines de Toulouse ont installé des balances connectées qui peut dire au poids des déchets, combien cela coûte à la collectivité et comment adapter les repas des plus jeunes au mieux en fonction de ce qui est le plus jeté. 

Mais toutes ces entreprises de changements ont un coût, notamment humain. En effet, les cantines scolaires souffrent depuis quelques années d'une vraie crise de l'encadrement des cantines. Manque de recrutement qui s'imbrique dans le manque de personnel éducatif, mais aussi dans la crise du recrutement de la restauration collective, ce manque de personnel empêche encore des enfants de s'attabler dans les cantines françaises. 

HB / Photo : Yeye (Unsplash)

 

 

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