Le food service sera-t-il encore bien impacté en 2022 ?
Food Service Vision relève dans sa dixième Revue Stratégique un bilan certes dynamique pour l'industrie, mais assombri par le contexte géopolitique actuel. Exergues.
Food Service Vision relève dans sa dixième Revue Stratégique un bilan certes dynamique pour l'industrie, mais assombri par le contexte géopolitique actuel. Exergues.
Depuis 2020, le cabinet Food Service Vision suit et analyse la situation de la filière de la restauration. En deux ans, nous rappelle le cabinet, la restauration française aura perdu 50 milliards de chiffre d'affaires en cumulé par rapport à la période d'avant-crise. Depuis le 14 mars, il est désormais possible de circuler sans trop de contraintes dans les espaces publics, toujours en observant une rigoureuse vigilance mais les restaurants, bars retrouvent peu à peu leurs attraits d'avant.
2021 plutôt stable malgré les restrictions
D'après l'état des lieux fourni par Food Service Vision, l'hiver a été plutôt facteur de ralentissement pour la restauration, notamment à cause des restrictions, du retour massif au télétravail, de l'instauration du pass vaccinal, etc. Cependant, les vacances de Noël ont été plutôt positives pour le tourisme, bien meilleures que 2020 et 2019. D'après le cabinet « l'année 2021 s'est achevée avec une baisse de CA de 26% par rapport à 2019 (soit 23 milliards d'euros), contre 35% en 2020. » La restauration commerciale accuserait difficilement le coup. La livraison à domicile quant à elle s'est dorénavant nettement installée dans les habitudes de consommation des Français. Depuis début février, un léger rebond d'activité a été observé par Food Service Vision, malgré un contexte global rude, notamment la hausse significative du prix des matières premières. « L’activité de la restauration a donc enregistré un léger rebond en février (–11% de CA/2019), mais ce sont les commerces hors GMS qui en profitent le plus alors que les performances de la restauration commerciale et de la restauration collective sont en retrait. »
La guerre en Ukraine met en exergue une incertitude globale
Le contexte sanitaire reste encore fragile, malgré la levée des restrictions en France. Les yeux sont dorénavant rivés sur la guerre en Ukraine. La principale conséquence immédiate de cette situation demeure la flambée et l'augmentation franche du prix de nombreux produits selon Food Service Vision : « Plusieurs catégories de produits subissent des hausses supérieures à 20% au cours du premier trimestre comme les pâtes alimentaires (+23,9%), les sucres (+23,3%), les confitures et fruits au sirop (+22,2%), les laits de conserve (+21,6%), les huiles (+19,9%). La guerre en Ukraine devrait accélérer cette tendance à la hausse des prix sur un certain nombre de produits : blé, maïs, huile et tourteaux de tournesol, viande, emballages en aluminium. »
Deux scénarios sont à imaginer pour le cabinet, en tenant compte de l'évolution du pouvoir d'achat des Français, de la consommation des ménages, du climat social et enfin, de la crise géopolitique mondiale. L'un, optimiste, qui mettrait en valeur une activité de restauration qui resterait en dessous de celle de 2019 (–3%) et un pic de dynamisme au troisième et quatrième trimestres ; l'autre, alarmiste, dans lequel le CA de la restauration resterait encore très en deçà de 2019 avec –14%. Dans les deux cas, la restauration connaîtrait une croissance nette par rapport à 2021 pour Food Service Vision.
