Atom fête ses 5 ans avec du somptueux gourmet manga
Atom, génial trimestriel de culture manga, sert pour son #20 de ce printemps, un dossier formidable au menu de prestige, aux antipodes des petites horreurs dont est capable le gourmet manga.
Atom, génial trimestriel de culture manga, sert pour son #20 de ce printemps, un dossier formidable au menu de prestige, aux antipodes des petites horreurs dont est capable le gourmet manga.
Atom Magazine se présente comme une revue à « la proposition alternative et haut de gamme » qui « milite pour une vision plus adulte, nourrie et éclairée du manga ». Ce vingtième numéro célèbre les 5 ans du magazine. En hommage, c’est un disparu d’il y a cinq ans, que la revue regrettera éternellement de ne pas avoir eu en entretien de son vivant, qui en fait la couverture (cartonnée en collector, on est des veinards, on a chopé le dernier disponible chez le tout pointu Comics Zone lyonnais !) : le fameux Gourmet Solitaire de Jirô Taniguchi (1947-2017).
Car ce #20 a pour thème les saveurs du Japon, à travers ce que l'édition a commis de meilleur en gourmet manga (oui, ça se dit dans ce sens-là, pourquoi pas, vu que les mangas se lisent en sens inverse…) D'ailleurs, si vous n'êtes pas familier de ce genre, commencez la lecture du dossier, de plus de 70 pages, par la fin, avec un article éclairant sur le gourmet manga, et remontez le fil avec les trois entretiens entrecoupés de chroniques des séries dont il est question.
Au sommaire du #20, comme d’habitude, du très lourd. Et, comme d’habitude, des entretiens d’école, brillants. Avec des cadors. Ainsi, Masayuki Kusumi (à l'origine du Gourmet solitaire dessiné par Taniguchi), Yarô Abe (La Cantine de minuit, édité au Lézard Noir et disponible en anime sur Netflix) et Tetsu Kariya (cocréateur d'Oishinbo, série de 111 épisodes qui ont fait exploser le gourmet manga à la fin du siècle dernier) se livrent tout en longueur et en spontanéité.
Ainsi, pioché parmi les réponses de Tetsu Kariya : « Je voulais qu'après chaque épisode d'Oishinbo – contraction d'oishin, qui veut dire "bonnes choses" et kuishinbo, qui signifie "glouton" – les lecteurs aient envie de manger sain et authentique… La série dénonce aussi comment notre culture gastronomique se voit peu à peu sapée par une industrialisation galopante et destructrice. » Oishinbo est la seule des trois séries mentionnées à ne pas être disponible en français, mais existe en anglais et dispose d'une chaîne YouTube pour les anime.
Audrey Vacher