Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility Artémis Gibier : mettre en relation chasseurs et restaurateurs afin de valoriser le gibier local | Sirha Food

Artémis Gibier : mettre en relation chasseurs et restaurateurs afin de valoriser le gibier local

Le 19 février 2025

Futur(e)s Food célèbre sa 3e édition avec toujours la même ambition : récompenser des entrepreneurs novateurs et engagés qui réinventent notre façon de s’alimenter face aux enjeux économiques et climatiques. Sur les 225 projets au départ, ce nouveau cru en a primé six, jugés exemplaires dans des domaines très éclectiques et innovants.

Futur(e)s Food célèbre sa 3e édition avec toujours la même ambition : récompenser des entrepreneurs novateurs et engagés qui réinventent notre façon de s’alimenter face aux enjeux économiques et climatiques. Sur les 225 projets au départ, ce nouveau cru en a primé six, jugés exemplaires dans des domaines très éclectiques et innovants.

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Alors que le sanglier, le cerf et le lièvre reviennent à la mode dans nos assiettes, aussi bien dans les bistrots des territoires que sur les tables étoilées parisiennes, un chiffre a de quoi surprendre : en France, terre de chasse, 70 % du gibier consommé provient de la Nouvelle-Zélande et de l’Europe de l’Est. Bigre ! Nous qui pensions que le gibier chassé dans l’Indre se retrouvait illico sur les tables de la région.
Ce chiffre a aussi étonné Charlotte de Fougères, elle-même à la fois chasseresse, cuisinière et maman, experte en bolognaise de sanglier : "Pour moi, la chasse c’est une philosophie et un mode de consommation, une connexion avec le monde rural" raconte-t-elle. "En tant que mère, je veux nourrir sainement et simplement mes enfants, alors quoi de mieux qu’un filet de chevreuil aux herbes. Je prépare mon gibier, chez moi, pour ma famille et mes amis." Ce chiffre de 70 % à peine croyable l’a convaincue aussi de fonder une start-up, histoire de garantir la traçabilité et l’approvisionnement en venaisons.
Ainsi naissait Artémis Gibier sous la forme d’une plateforme numérique qui met donc en relation tout l’écosystème de la chasse : chasseurs, fédérations, collecteurs, grossistes, transformateurs, restaurateurs, mais également les collectivités et institutions publiques.
Avec passion et minutie, Charlotte a passé au crible toute la filière de la chasse afin d’identifier les points de blocage pour mettre au point un outil numérique innovant. L’un des objectifs prioritaires est de limiter le gaspillage d’un gibier tué mais trop souvent jamais consommé faute de garanties sanitaires. En créant du lien entre les acteurs pour mieux suivre le parcours de la viande, de la chasse jusqu’à l’assiette, ce projet a également pour ambition de valoriser le gibier sauvage. Trop souvent méconnu surtout en milieu urbain, il constitue pourtant une vraie alternative à la viande d’élevage, responsable de 50 % des émissions de gaz à effet de serre. Le grand gibier, lui, possède une empreinte carbone quasiment nulle, donc en manger davantage c’est choisir une consommation raisonnée et durable. Sur le plan nutritionnel, il s’agit d’une viande particulièrement maigre : à titre d’exemple, la viande de sanglier est cinq fois moins grasse que celle de porc.
En récompensant Artémis Gibier du "Prix du public" Futur(e)s Food grâce à près de 3 600 votes en ligne, ce public a bien compris que la chasse constitue une excellente façon de consommer hyper local, en circuits courts.
Au-delà de son application numérique, Charlotte de Fougères compte bien aussi structurer et accompagner la filière en suscitant la création de nouveaux lieux d’abattage et de transformation, et bien sûr améliorer l’image de la chasse.

Par Alice Polack et Jean-Pierre Montanay