Les connaissances et pratiques liées à la culture du café Khawlani, en Arabie Saoudite, à voir au Sirha Lyon, sont désormais inscrites au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
C’est l’un des 47 éléments ajouté à l’issue du Comité intergouvernemental de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, réuni à Rabat du 28 novembre au 3 décembre dernier.
Au même titre que la culture de la baguette française, les techniques traditionnelles de transformation du thé et les pratiques sociales associées en Chine ; que l’Al-Mansaf, banquet festif en Jordanie, et ses significations sociales et culturelles ; que la coutume du raengmyon de Pyongyang, en Corée, la šljivovica, une eau-de-vie de prune traditionnelle serbe, le rhum léger cubain, et la harissa tunisienne, les connaissances et les pratiques liées à la culture du café Khawlani, en Arabie Saoudite, ont été inscrites sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, qui comprend désormais 678 éléments correspondant 140 pays.
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« Gahwa »
La région de Jazan, au sud-ouest de l'Arabie saoudite est désormais mondialement connue pour ses khawlanis rouges, que la population aromatise traditionnellement avec de la cardamome et du safran pour préparer le « gahwa », que l’on sert avec des dattes, autre emblème national, en signe de générosité et d’hospitalité.
Le ministère de la Culture du Royaume a désigné 2022 comme l'Année du café saoudien, célébrant le goût authentique d'un produit de base local. Fin 2021, le royaume comptait 400 000 caféiers dans quelque 600 exploitations, produisant 800 tonnes de café par an. Une paille par rapport aux géants brésiliens ou éthiopiens, mais l’Arabie Saoudite compte bien développer la culture du khawlani et l’a donc même faite inscrire au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
La culture du café Khawlani consiste à planter les graines dans des sacs en toile remplis de terre, qui sont entreposés à l’ombre pendant trois ou quatre mois. Ensuite, ils sont transférés sur des terrasses agricoles où l’hydratation et les qualités du sol sont préservées. Les fruits apparaissent dans les deux ou trois ans qui suivent. Ils sont récoltés à la main et mis à sécher. Pour extraire le grain, les fruits séchés sont placés sur une grande meule de pierre plate où un long cylindre en pierre les décortique pour éviter leur craquèlement, séparant ainsi le grain de la coque extérieure. Les tribus Khawlani cultivent des grains de café depuis plus de 300 ans et transmettent le savoir-faire et les techniques associés aux jeunes générations. Le café est un symbole de générosité en Arabie saoudite, et servir à ses invités du café à partir des grains récoltés sur sa propre plantation est considéré comme étant une marque d’honneur et de respect. La culture et la transformation du café Khawlani favorisent la cohésion sociale et procurent un sentiment d’identité commune, car les producteurs se réunissent pour échanger des connaissances et aider d’autres producteurs à développer leur savoir-faire. »
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Audrey Vacher
© Hussain Al Daghriri