Revenue Management Solutions a mené une enquête auprès de 469 consommateurs en France, attachés à la restauration, pour en savoir plus sur leurs habitudes depuis quelques mois.
Les modes de restauration ont énormément évolué depuis quelques mois. L'inflation a eu raison de certains loisirs chez les Français comme la commande à domicile, ou même s'attabler au restaurant. Par ailleurs, beaucoup ont décidé de ne plus du tout s'y rendre, étant devenu une sortie beaucoup trop onéreuse. Pour rappel, une étude publiée par GetApp avait précisé que 13 % du panel des personnes interrogées en 2023 a totalement écarté le restaurant de leurs loisirs.
Un calcul de l'addition en amont
Avant toute chose, l'étude précise que le nombre de personnes se remettant aux fourneaux a énormément augmenté en deux ans : le pourcentage passe de 50 % à 80 %. Parmi les critères, les confinements qui ont guidé les Français vers leur cuisine et retrouver le besoin d'être en famille. Le télétravail évidemment, qui facilite la production de repas à la maison, mais aussi, l'habitude d'aller au restaurant qui se fait de plus en plus rare : « cela explique probablement le fait que la proportion de consommateurs préférant se retrouver au restaurant plutôt que chez eux dans le cadre de moments familiaux ou amicaux est en baisse significative (34 % contre 43 % l’année dernière) ».
Pour celles et ceux qui avaient l'habitude d'aller au restaurant au moins une fois par semaine, le retour à table est amer. Un peu plus de 4 consommateurs sur 10 estiment beaucoup moins dépenser en restauration : les boissons, les plats, sont choisis en fonction de l'addition finale, amenuisant la notion de plaisir. Ces consommateurs sont également plus vigilants sur les types de restaurants choisis, préférant les moins chers. En outre, 2 clients sur 3 comparent les prix avant de commander. Ces changements drastiques de comportements sont éminemment liés à l'inflation qui perdure et s'installe durablement dans les finances des foyers. Pour rappel, l'inflation s'élevait à 5,1 % en mai et 14, 3 % sur l'alimentaire, comme l'a observé Corentin Roy au micro de France Bleu, le 15 juin dernier. Le doctorant au laboratoire Bordeaux Science Economiques (Université de Bordeaux) a également précisé de nouveau que l'alimentation demeurait « la première variable d'ajustement des ménages ». Le mois de juin devait par ailleurs être le pic de l'inflation alimentaire en France. Le Monde observe que celle-ci est en très léger recul de 0,1 % concernant certains produits en grande surface, mais ceux-ci ne sont pas forcément nécessaires au repas de tous les jours des Français. Le recul quant à lui devrait se poursuivre cet été, mais ne permettra pas encore aux consommateurs de retrouver un confort financier immédiat à la table des restaurants.
* Revenue Management Solutions (RMS), spécialisée dans l’amélioration de la rentabilité de la restauration
HB / Simon Kadula (Unsplash)