La Belgique, nation majeure du travail du chocolat et de sa vente, voit son coût et son prix flamber. Rien de nouveau sous le soleil, l'inflation et le climat jouent leur part.
De l'autre côté du Quiévrain, le chocolat coûte cher. Rien de très nouveau quand on connaît la cherté de certains produits pendant cette inflation record qui touche de nombreux pays européens. Mais le chocolat et la Belgique, au-delà de l'affection pour le produit, c'est aussi un enjeu économique de premier ordre. La RTBF rappelait en mars 2023 la place qu'occupe la Belgique dans le paysage économique du chocolat. Il reste quatrième plus grand producteur européen et deuxième, côté exportation à l'échelle mondiale derrière son voisin allemand, avec un marché qui s'évalue à hauteur de 4 milliards d'euros.
La flambée
Le chocolat belge aurait flambé de 35 % en 10 petites années nous apprend Le Vif dans son enquête. Une denrée de plaisir que peuvent s'offrir les foyers les mieux lotis. La cause de cette flambée est avant tout, climatique. Le Ghana et la Côte d'Ivoire n'ont pas eu un temps clément, des pluies impactant largement les récoltes prévues en octobre. Statbel, l'institut de statistiques, a précisé qu'en un an, le prix de cacao et la poudre base cacao a augmenté de plus de 30 %. Les autres matières premières nécessaires à la confection du chocolat, comme le sucre, ne sont pas en reste. Le sucre pour rappel, a augmenté de plus de 40 % en un an. Son augmentation est extrêmement élevée en Europe, toujours pour les mêmes raisons. Le Brésil, premier producteur de sucre, a connu des pluies diluviennes détruisant les cultures de cannes à sucre. En bref, les chocolateries européennes dont les belges, ont vu leurs coûts en prendre un coup. A l'instar de la France, les Belges consomment beaucoup de chocolat à l'année, entre 6 et 7 kilos par an. Mais cette consommation est largement ralentie car celui-ci est devenu tout simplement plus cher que bien d'autres biens et services consommés par les Belges.
Patrie très attachée à ce produit, le chocolat attisait déjà la curiosité des marchands belges et hollandais de la Renaissance, et le cacao transitait déjà par le port d'Anvers pour régaler les cours européennes. S'ensuit un héritage industriel chocolatier qui débute réellement au milieu du XIXe siècle, des stars du chocolat se succèdent, entre artisanat et grandes marques. On compte Jean Neuhaus, Charles Neuhaus (Côte d'Or), Grand-Place, Godiva, Léonidas pour les marques légendaires. Et côté chocolatiers qui animent la scène belge, Pierre Marcolini, Marijn Coertjens ou Laurent Gerbaud.
HB
Photo Alex Gallosi
