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Dynamique des fluides

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Retour sur la scène Liquide de Sirha Omnivore Paris 2023 : trois jours d'échanges intenses, tous fluides confondus. 

Les lois de la physique sont sans appel : le propre d’un liquide est d’adopter la forme du récipient qui le contient. Ces vertus polymorphes ont ponctué chacun des 21 chapitres de la scène du même nom, entre jeux de quilles, grumages attentifs et frissons polyglottes. 

D’une ouverture caféinée, avec Hippolyte Courty, tout juste revenu de sa plantation au Pérou, branchant 10 moccamasters en ligne pour démontrer les mérites du specialty coffee et de la fermentation des grains, à Nicolas « Heure du singe » Blanchard, tondu à l’iroquoise et devisant dans son meilleur british de l’éducation des foules cocktailophages en compagnie du dandy romain Andrea Strafile et de son comparse mixologue Manuel Di Cecco, l’arc-boutant qui a soutenu trois jours durant cette scène sans cène aura été fait de générosité, de liberté de parole et de spontanéité. 

Benoît D'Onofrio, aka le Sobrelier.

Mieux que tous les appels à la modération, Benoît D’Onofrio a, dès les départ, ouvert nos yeux et nos papilles sur les vertiges de l’alcool et les plaisirs d’une sobriété joyeuse autant que gourmande. On l’intronise volontiers ange gardien officiel tant il a suivi en compagnon attentif le fil des débats. Avec lui on a entendu Isabelle Perraud nous redire l’âpreté du combat contre les violences sexistes et sexuelles, on a vibré au cri du cœur de Guillaume « Giclette » Dupré contre les dérives des faux agents du vin, on a goûté (sans recracher) les flots d’amour des zébulons Kenz Bodnaraszek et Didier Van den Broeck, que le sommelier nantais et le barman anversois nous ont servis brut de décoffrage. 

On a voyagé, de la mer tyrrhénienne aux contreforts alpins avec les divines quilles italiennes de Claudia Galtero, de la Catalogne à Samos avec les vins des potes de Yoan Tavares et Basile Passe, du Limbourg à Bruxelles avec les farouches crus autochtones du vigneron belge Patrick Nijs et les gueuzes magiques de 3 Fonteinen rapportées par le non moins enchanteur Raf van Pottelbergh. On a tout bu, goulûment, et chaque gorgée fut tour à tour une surprise, un étonnement, un choc. 

Quand rien ne se passe comme prévu, c’est que tout se passe comme prévu : mission accomplie, la scène liquide a été la source vive à laquelle on s’abreuve sans jamais pouvoir complètement la contenir entre ses doigts. Du flot qui s’en échappe reste le souvenir d’un bain de jouvence dans la chaleur de l’été finissant. D’une soif qu’on ne veut pas vraiment assouvir. D’une envie de revenir, aux vendanges promises, boire encore d’autres paroles.

Peyo Lissarrague
© White Mirror

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