Qui dit Noël en France, dit foie gras. Et qui dit foie gras, dit désormais débat.
Grégory Doucet précisait dimanche 12 décembre qu'il n'appelle « ni au boycott, ni à une mesure d'interdiction ». Et dit « mesurer et partager ce que cette période de fête représente pour les producteurs, les restaurateurs et les habitants », mais il veut faire « évoluer les pratiques ». Ainsi la mairie de Lyon veut élargir le dialogue « autour de ces questions, afin que son initiative puisse être suivie dans les restaurants pour limiter au maximum le service du foie gras, voire l'arrêter ».
Une déclaration qui a fait réagir quatorze associations de chefs cuisiniers et de restaurateurs, dont Les Disciples d’Escoffier, le Groupement National des Indépendants hôtellerie & restauration, la Société nationale des Meilleurs Ouvriers de France ou encore les Toques Blanches lyonnaises. Elles ont ainsi publié un manifeste de « soutien à la filière française du foie gras » le 9 décembre. Filière qui fait vivre près de 30 000 familles et représente 100 000 emplois directs et indirects et dont la matière première est inscrite au « patrimoine culturel et gastronomique protégé en France » depuis 2006.
14 associations de chefs se prononcent pour affirmer leur soutien à la filière française du foie gras pic.twitter.com/6T3rjfIAff
— Guillaume Gomez (@ggomez_chef) December 9, 2021
« Ce qu'il faut bien comprendre c'est que le foie gras issu des élevages industriels, c'est lui qui pose problème, c'est là que les animaux sont maltraités », assure François Carême sur les ondes de France Bleu Périgord ce lundi matin. « Belle nouvelle pour les palmipèdes », ont réagi les associations de défense des animaux. De son côté, l’Interprofession du foie gras (Cifog), s’est dite « choquée et scandalisée » par ces décisions qualifiées « d’offenses à tous les producteurs français qui élèvent leurs animaux avec passion dans le plus strict respect du bien-être animal ». Les collectifs de soutien auteurs du manifeste se proposent d’organiser des visites sur site pour rendre compte des progrès en matière de bien-être animal…
Pendant ce temps-là, Maïsadour et Euralis, deux poids lourds du secteur industriel, qui produisent à eux seuls 13 millions de canards gras chaque année soit 45% du volume français, veulent fusionner leurs activités autour du canard gras, et attendent l'aval des autorités de la concurrence pour un plan qui pourrait déboucher sur des restructurations.
AV
La filière foie gras
16 572 tonnes produites
69% de la production mondiale
4 800 producteurs
3 732 tonnes de foie gras exportées, soit 23 % de la production pour un chiffre d’affaires de 88 millions d’euros
Inscrit au « patrimoine culturel et gastronomique protégé en France » depuis 2006
100 000 emplois directs et indirects
3 748 tonnes de foie gras vendus en hyper et supermarchés, en baisse de 3,5 %
6,7 millions : le nombre de canards perdus en 2021