Consommation : les Français continuent de réduire leurs dépenses quotidiennes

Réduire les dépenses de premières nécessités, la traque aux bonnes affaires qu’elles soient alimentaires ou d’hygiène, les Français surveillent leur portefeuille de près. Les Echos Investir ont rappelé en début d’année que le panier de courses de base avait augmenté de plus 15 % en France. Une vertigineuse augmentation qui a évidemment impacté les produits de première consommation, mais aussi biens et services du quotidien, qui entrent évidemment dans le calcul de l’inflation. On compte alors les produits d’alimentation, l’essence ou encore l’habillement ou les produits d’hygiène pour les femmes et les enfants en bas âge. 

Beaucoup sautent des repas, certains n'iront plus au restaurant

Sur les 1001 consommateurs sondés par GetApp, plus de 80 % d'entre eux ont affirmé que toutes les dépenses du quotidien ont été affectées par l'inflation. Cette dernière, qui compte bien s'étirer jusqu'en septembre, ne va pas laisser les Français au repos. Si beaucoup de sondés estiment que les professionnels, fournisseurs et distributeurs ne font pas assez d'efforts pour contrer cette situation, la chasse aux bonnes affaires est de mise pour beaucoup. 63 % courent les bons plans et réductions, plus de 50 % utilisent des codes en magasins et près de 50 % d'entre eux posent le pour et le contre avant l'acte d'achat. Côté alimentation, le constat reste très préoccupant, 67 % d'entre eux ont drastiquement modifié leurs habitudes d'achat alimentaires. Toujours considéré comme un loisir, 13 % ont écarté définitivement le restaurant de leur vie quotidienne car trop cher. L'IFOP a également publié une étude en mai commandée par Mon Petit Forfait, sur l'impact de l'inflation sur le moral des Français. L'échantillon représentatif de 1500 Français montrerait que plus de 50 % d'entre eux sont contraints de sauter occasionnellement des repas, ce qui représente 7 points de plus qu'en 2022. Selon l'IFOP, un peu plus de 30 % des personnes interrogées ont par ailleurs été contraintes de reconsidérer des dépenses de santé, faute de moyens. Pour d'autres, le bilan est critique puisque l'étude énonce qu'un tiers des Français se retrouvent avec un reste à vivre de 100 euros pour finir le mois après avoir passé le 10e jour et les dépenses indispensables (loyer, courses de base, électricité...). Toutes ces difficultés entraîneraient également de lourdes conséquences sur l'état psychologique des Français, surtout celles et ceux qui gagneraient en dessous de 2000 euros net par mois. 

Une inquiétude qui gagne du terrain

La Tribune quant à elle rapport que la baisse de mai de l'inflation n'est pas suffisante et celle-ci est encore haute pour permettre aux Français de sortir la tête de l'eau. Le média précise : « l'inflation a baissé en mai, passant à + 6,1% sur un an dans la zone euro, d'après les premières estimations publiées ce jeudi 1er juin par Eurostat, l'institut européen de la statistique ». Cependant, cette baisse peu suffisante, renforce le sentiment d'inquiétude des consommateurs. Si ces derniers affirment dans l'étude de GetApp à restreindre encore et encore les dépenses de premières nécessité. De fait, beaucoup de sondés ont projeté leurs espoirs vers une prise d'initiatives des gérants de magasins. Une attente est forte concernant les initiatives des commerçants, surtout du côté de la grande distribution qui continue d'être le lieu d'achats le plus fréquenté en France. Plus d'offres, d'avantages, de meilleurs programmes de fidélité pourraient être la solution de repli pour certains Français, afin de passer ce cap qui devrait durer encore une large partie de l'année...

* 1) GetApp, plateforme de conseils d’applications et logiciels métiers, a interrogé 1 011 consommateursfrançais pour comprendre quelles sont leurs nouvelles habitudes de consommation.
2) L'IFOP pour Mon Petit Forfait.

HB / Photo : Gaëlle Marcel (Unsplash)