L'inflation a impacté toutes les sphères de la production et de la consommation. Ce bouleversement a été analysé par l'ANIA, l'Association nationale des industries alimentaires.
Dans un communiqué de presse diffusé le 28 novembre dernier, l'ANIA a exprimé ses inquiétudes concernant le choc inflationniste sur ces derniers mois. La réalité première de l'inflation record que connaît la France et le reste de l'Europe, demeure la précarisation réelle de beaucoup de Français, les poussant à se replier sur leurs dépenses.
Un choc inflationniste qui touche surtout les prix de l'énergie
La déconsommation en volume sur les produits alimentaires est de - 4,5 % depuis le début de l'année 2023. Une désaffection pour les marques nationales et un rapprochement croissant vers les marques distributeurs sont réels. L'association met en exergue que cela pourrait durablement fragiliser les industriels et leurs coûts de production et de développement.
L'ANIA dresse le bilan des diverses flambées et des retombées négatives également pour les entreprises. Le bilan chiffré est le suivant : Matières premières agricoles : + 12,1% entre 2022 et 2023 et + 58% depuis 2020, emballages : + 5,4% entre 2022 et 2023 et + 42% depuis 2020, transports : + 7,6% entre 2022 et 2023 et + 34% depuis 2020, frais de personnel : + 6,5% entre 2022 et 2023 et + 20% depuis 2020. Malgré un léger ralentissement, l'ANIA affirme cependant que les coûts de l'énergie n'ont jamais été aussi élevés, + 59 % en moyenne sur 2023 (contre + 6 % en 2021 et + 39 % en 2022). De fait, les trésoreries de la majorité des industriels et entreprises se dégradent massivement, plus d'une sur deux. A l'instar du tourisme et de la restauration, l'industrie française peine à recruter. A ce jour, plus de 40 000 postes sont encore à pourvoir en France. Par ailleurs, le gouvernement et l'Union européenne continuent de pousser la promotion de la trajectoire verte, le financement de la décarbonation de 2030, une fiche de route extrêmement onéreuse, mais impérative.
HB / Martijn Boudouin
