New York et le vin, ce n'est pas qu'une imagerie de film, c'est un marché absolument énorme avec une consommation très stable... Et polluante.
Les New-Yorkais aiment le vin. La mégapole américaine a toujours été une cité de vin, lui qui est consommé par beaucoup d'habitants, posé sur des tables de restaurants hétéroclites et hétérogènes dans leur identité. Mais une chose est sûre, l'impact déchet des bouteilles vides est vertigineux. D'après le site NY Upstate, l'impact économique de l'activité viticole dans l'Etat de New York pesait en 2020, 6,6 milliards de dollars environ, de la production à la vente de bouteilles. Le site rappelle également qu'une étude avait été menée par la New York Wine & Grape Foundation et elle révélait que cette industrie employait 80 000 New-Yorkais.
The Good Goods, initiative de relance de la consigne
Le 3e Etat viticole du pays se débarrasse également d'un nombre vertigineux par an de bouteilles de vin, souvent à peine finies. La tradition du milkman est forte dans le Nord des Etats-Unis, une image d'Epinal des années 50, où le souriant laitier apportait le lait frais à la porte des habitants des villes américaines. Mais quand le métier s'est retrouvé écrasé par la rapide évolution technologique et commerciale du pays, l'ère du tout-jetable américain, du plastique, les bouteilles de vin ont évidemment connu de tristes destins. Mais la ville de New York pousse certains acteurs du secteur à inviter de nouveau la consigne et la réutilisation de bouteille au coeur des préoccupations des consommateurs réguliers de vin. La renaissance des caves à vin, la démocratisation – encore relative – de la consommation de vin dans certains quartiers comme Brooklyn a permis à des entreprises de réimplanter cette tendance en voie de devenir la norme.
Le marché du recyclage à New York est très juteux et la consigne doit se frayer un chemin pour s'imposer. Des entreprises privées gagnent énormément d'argent en récupérant les millions et les millions de contenants détritus que la ville jette par jour. Elles doivent également composer avec la loi, puisque la Returnable Container Act de New York stipule selon la source officielle : la Loi exige un dépôt d'au moins 5 cents sur les boissons gazeuses, la bière et autres boissons maltées, l'eau minérale, l'eau gazeuse, l'eau et les contenants de refroidisseur de vin. Bien qu'elle soit communément appelée le projet de loi sur les bouteilles, la loi comprend plus que des bouteilles : une consigne est requise sur les contenants en verre, en métal et en plastique qui contiennent moins d'un gallon ou 3,78 litres. Pour encourager la réutilisation et le recyclage, les contenants rechargeables et non réutilisables sont consignés. Et la loi a ce jour a plutôt fait ses preuves, les taux de remboursements ont été de 70 à 80 % et les détritus de contenants de boissons auraient chuté de 75%.
Le petit pas de plus de la consigne
The Good Goods travaille aussi à cela, mais autrement. L'objectif est donc de contourner le recyclage pour ramener les bouteilles consommées au vigneron qui pourra donc la remplir de nouveau d'un tout nouveau nectar. Le recyclage reste évidemment la norme, mais reste éventuellement très polluant, étant gourmand en eau, en énergie. The Good Goods a donc pris les choses en main dans la Grosse Pomme pour développer la consigne plus intensivement. Selon The Spoon, l'entreprise a développé un important réseau de producteurs, fournisseurs, à travers le pays, environ 60 qui sont de fidèles partenaires. Quant à l'utilisation à proprement parler des bouteilles : le consommateur en achète une, en profite et peut la retourner vite dans n'importe quel partenaire The Good Goods tout en scannant l'étiquette pour obtenir une réduction sur son prochain achat. Une manière de fidéliser efficacement le client américain, mais surtout valoriser l'écosystème viticole de l'Etat, fragile, lui aussi.
Bien que l'initiative de The Good Goods est encore l'une des seules avec Gotham Project en ville concernant la consigne, le recyclage quant à lui continue d'être la norme à New York puisque les déchets de la ville sont une vraie inspiration pour les start-up. A voir si The Good Goods et les prochaines entreprises innovantes sauront marquer le coup, ce qui semble être en bonne voie.