À compter de ce jeudi 1er juillet, les doggy bags sont inscrits dans les tables de la loi pour lutter contre le gaspillage alimentaire, considérable dans le secteur de la restauration.
Les restes d'un plat, la fin d'une bouteille de vin, un dessert à peine entamé... À compter de ce jeudi 1er juillet, les restaurateurs ont l'obligation de proposer à leurs clients des contenants réutilisables ou recyclables pour qu'ils puissent emporter leurs restes à l'issue du repas. Un moyen comme un autre de freiner le gaspillage qui, en France, se chiffre à 10 millions de tonnes chaque année (et encore, les chiffres datent de 2019) si l’on additionne la production, la distribution, la restauration et les foyers. À la maison, chaque personne gaspille 29 kilos par an, dont 7 kilos de produits toujours emballés. Et ce sont les consommateurs, qui sont les plus forts à cette inconscience : 33% du gaspillage alimentaire ayant lieu lors de l'étape consommation.
Avec les technologies d’aujourd’hui, on est loin des mouchoirs dans lesquels les Romains, au VIe siècle avant J.-C., enveloppaient les restes de leurs festins pour s’en repaître plus tard. Loin aussi du doggie bag moderne, apparu aux États-Unis dans les années 1940. Pour éviter les pénuries de nourriture pendant la Seconde guerre mondiale, le gouvernement américain incitait notamment à ne pas jeter les restes de repas, mais plutôt à les donner à leur chien.
Dans le Lexicon of Real American food, de Jane Stern, on apprend aussi que c’est Dan Stampler, le propriétaire d’un Steak Joint sur Greenwich Avenue à New York, qui est à l’origine du terme : « En 1946, pour ne pas mettre dans l’embarras ses clients soucieux de leur budget, Dan Stampler eut l’idée de leur proposer de ramener l’os (et ce qui n’avait pas été mangé autour) à la maison, “pour le chien”. M. Stampler conçut un sac à l’effigie de son terrier écossais et l’appela le doggie bag ». Stern explique encore qu’« aujourd’hui, le terme doggie bag est fréquemment utilisé pour décrire les restes qui finissent dans les paquets à ramener à la maison. On ne prend plus vraiment la peine de prétendre que le Chateaubriand finira dans la gamelle du chien ; d’ailleurs, les restaurants gastronomiques préparent les restes dans des emballages aluminium en forme de cygne et les placent dans des sacs aussi élégants que ceux utilisés par les boutiques chics. »