Éric Guerin, "À ma retraite je rêve d'écrire un roman"
Éric Guérin tombe sous le charme de la Brière en 1995 où il installe son restaurant La Mare aux Oiseaux. Elevé dans la galerie d’art de sa mère, le chef cultive - en parallèle de la cuisine - son amour pour les arts et les lettres.
Éric Guérin tombe sous le charme de la Brière en 1995 où il installe son restaurant La Mare aux Oiseaux. Elevé dans la galerie d’art de sa mère, le chef cultive - en parallèle de la cuisine - son amour pour les arts et les lettres.
Quel est votre lien à la littérature et aux livres?
Depuis que je suis petit, j’ai toujours eu des livres à côté de mon lit. Aujourd’hui j’ai moins de temps, mais dès que je peux
je lis. À la Mare aux Oiseaux, le bureau est en fait une bibliothèque remplie de livres à disposition de toute l’équipe. Pour moi les livres doivent vivre, ça ne me dérange pas de retrouver des grains de sable ou une tâche d’huile, ça leur donne de bonnes vibrations car c’est avant tout de la transmission.
Avez-vous des livres de chevet?
«La Panthère des Neiges» de Sylvain Tesson. C’est à la fois la nature, l’aventure et la poésie. Je l’ouvre souvent au hasard quand j’ai envie de donner un sens à ma vie, et je trouve un passage qui va être le démarrage de ma journée. En cuisine, c’était surtout les magazines à mon époque. Quand j’ai commencé, il n’y avait pas internet. Thuries permettait de garder un lien avec les cuisiniers et de connaître leurs styles. Je suis toujours abonné d’ailleurs! J’ai aussi évidemment les livres des copains comme Alexandre Gauthier ou des livres qui comptent comme «Naturalité» d’Alain Ducasse. «Quay» de Peter Gilmore m’a aussi beaucoup marqué pour son lien au territoire et à la nature, je l’ai souvent feuilleté pour rêver et m’inspirer.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire trois livres?
J’ai toujours mis ma vie sur papier, pour moi, pour ne pas oublier. C’est magique et fort de se relire plus tard, de voir comment on pensait à ce moment-là. Et c’est rendre hommage aux belles choses de la vie que de les écrire, c’est important de prendre le temps dans notre monde d’images qui va souvent trop vite. Avant j’avais peur que les gens disent que je n’étais «qu’un cuisinier», aujourd’hui je ne m’empêche plus de partir dans des envolées lyriques.
SES 3 LIVRES PUBLIÉS
2009: «De cette île en Brière, je vois l’horizon»
2015: «Migrations: Voyages, émotions, cuisine»
2020: «Chemins Croisés»
Écrire, dit-il
"Je n’ai jamais eu dans l’idée de faire un livre pour marquer mon temps avec mon image, c’est une démarche personnelle liée au partage de mes émotions lors de mes voyages. J’ai autoédité mon tout premier livre, puis j’ai publié le deuxième pour mes 20 ans de maison. Le dernier, on l’a fait comme on voulait avec mon ami photographe Erwan Balança et on l’a envoyé tel quel à l’éditeur, c’est mon bébé, même s’il ne s’est pas aussi bien vendu que je l’espérais. C’est un secret de Polichinelle, mais à ma retraite je rêve d’écrire un roman! En attendant, je pense peut-être rassembler tous les textes de mes publications hebdomadaires intitulées «Sunday Times» en les mettant avec la photo du plat et son croquis, car j’adore dessiner."
Par Maryam Levy
Photo Florian Domergue