La Finlande a réussi à fabriquer du café sans grain, sans terre, sans soleil. Du café cultivé en labo pour explorer un nouvel écosystème. Les études sont désormais publiques.
L'idée fera peut-être grincer les dents plus d'un amateur de bon café, la Finlande a réussi à produire du café sans écosystème naturel. Le Centre de recherche technique de Finlande a pu réussir cette prouesse, il y a déjà deux ans et peut dorénavant passer ses études et méthodologie dans le domaine public. Un communiqué de presse a été diffusé le 12 décembre pour détailler le tout.
Un café bien réel, sans phase de commercialisation
L'agriculture cellulaire continue ses avancées. La viande, le lait, le poisson... C'était au tour du café de passer au labo. Des scientifiques finlandais ont bien réussi, il y a maintenant deux ans, à produire un café hors-sol au sens propre du terme. La motivation ? Elargir l'écosystème de fabrication du café, soumis à une demande sans précédent. L'étude rappelle que l'Europe est la plus grande consommatrice de café au monde et importe plus de 3,6 millions de tonnes de café vert (ou brut) en 2021. Pour les scientifiques, cette demande croissante n'apporte rien de durable. Imaginer un café en laboratoire serait une piste d'exploration pour l'autosuffisance en café de certaines zones géographiques.
Pour la méthodologie, les scientifiques ont pu détailler leur processus dans la revue Journal of Agriculture and Food Chemistry. Tout d'abord, le travail scientifique se situe au niveau cellulaire. Les scientifiques étudient le profil cellulaire du caféier souhaité, peuvent comprendre sa composition et la modifier en suivant les retours des différents panels test. Goût, arôme, et même sa teneur en caféine. Cette prise en main réelle du processus permet alors aux scientifiques de pouvoir créer du café de A à Z en un mois et recommencer dès que nécessaire, alors que la culture conventionnelle du café est patiente, lente, obéit aux saisons et peut livrer une à deux récoltes par an. La revue rappelle également que le café pose toujours un vrai problème quant à son impact carbone : « comparé à d'autres produits agricoles, le café a une empreinte carbone élevée, qui est évaluée entre 33 et 126 milliards de kg de CO2 à l'échelle mondiale par an, ce qui est dans la fourchette des émissions annuelles de pays comme le Danemark et les Philippines ».
HB / Photo : Vesa Kippola