Le marché de la livraison évalué à 7 milliards d'euros en France
Food Service Vision dévoile dans son étude sur la livraison, que le secteur atteint des sommets et ne semble pas être décidé à ralentir.
La Revue Livraison 2023 de Food Service Vision publiée ce mois-ci révèle que le marché de la livraison de repas et des courses est on ne peut plus florissant sur notre territoire. Le cabinet évalue que le marché atteint les 7 milliards d'euros, un véritable pic atteint, malgré un contexte économique assez épineux actuellement.
Un marché qui ne cesse de croître
D'après Food Service Vision, même si la livraison alimentaire globale n'est pas encore un réflexe à toute la population, elle s'est évidemment intégrée à la vie de tous les jours pour une grande partie d'entre elle. D'après l'étude, un Français sur deux se serait déjà fait livrer un repas ces six derniers mois, une habitude dopée par une offre qui est résolument exponentielle : le nombre de marques proposant une livraison à domicile serait passé de 50 800 (oct. 2021) à 56 300 en janvier 2023. La crise économique, réelle en France, n'a pourtant pas impacté les services de livraison qui restent toujours onéreux. D'après Food Service Vision : « Si 48 % des Français sont utilisateurs en 2022 sur les 6 derniers mois, c’est au total près de 6 Français sur 10 (59 %) qui ont déjà fait l’expérience de la livraison. 4 clients sur 10 commandent toutes les semaines, et la part des clients réguliers s’est stabilisée à un niveau élevé par rapport à 2019 (+ 10 points)».
Les personnes concernées resteraient essentiellement les hommes, urbains, dont l'âge est situé entre 18 et 35 ans, CSP +. En plus de voir son offre s'étoffer, l'amplitude horaire de commande s'est elle aussi modifiée : les commandes à l'heure du déjeuner sont devenues plus communes, alors que la livraison d'un repas a longtemps été associée au soir, pour manger entre amis, en famille, devant un film, par exemple. La livraison de repas pendant le travail pourrait peu à peu grignoter sur le déjeuner d'affaires ou même sur le temps de déjeuner entre collègues à la cantine d'entreprise.
Vers 9 milliards d'euros dans 3 ans ?
Selon le cabinet d'études, cette croissance permettrait au secteur d'atteindre les 9,2 milliards d'euros en 2026. La raison ? Toujours ce réflexe régulier de la livraison dans le quotidien des Français, mais aussi l'habitude des restaurateurs à penser leur offre, livraison comprise. D'après Food Service Vision : « La livraison représente 26 % du chiffre d’affaires des points de vente (indépendants qui livrent), contre 33 % pour la vente à emporter et 41 % pour la consommation sur place. Pour 70 % des restaurateurs, la livraison « contribue significativement au chiffre d’affaires » et 67 % d’entre eux estiment que c’est une activité rentable». A ce jour, plus de 40 000 restaurateurs indépendants proposent leur carte à la livraison.
En plus de l'augmentation des marques à proposer de la livraison, certains restaurateurs proposeraient même leur propre flotte de livreurs comme le rapporte Les Echos. La principale raison, contrer les grands de la livraison et leurs commissions très élevées (comme chez Uber Eats) et les conditions de travail des livreurs, extrêmement discutables ces dernières années. Problèmes de rétribution, travail acharné, pas de prise en charge de la sécurité sociale, congés quasiment inexistants... Rappelons qu'Uber a passé trois années chaotiques d'un point de vue financier, mais le CA trimestriel du groupe culmine cependant à plus de 8 milliards de dollars à la fin 2022 comme le rapportait Capital en février.
HB / Kelly Sikema (Unsplash)