France : L'inflation des prix pèse sur la consommation de viande
Dans le tout nouveau « Baromètre sur la consommation de la viande »* mené par le Réseau Action Climat après celui réalisé en 2021, focus sur la perception et les usages des Français.
Après une première vague menée dans le contexte particulier de la crise sanitaire et du développement massif du télétravail, cette seconde enquête* est particulièrement marquée par un contexte inflationniste qui pousse les Français aux arbitrages.
Concernés par l’environnement et conscients de leur impact environnemental (73%), les Français estiment aujourd’hui consommer de manière responsable (86%). La plupart vont même jusqu’à se penser exemplaires, et ce, à nouveau à un niveau en hausse par rapport à février 2021 : 82% (+3 points), estimant que si tout le monde consommait comme eux, les choses iraient mieux pour l’environnement.
Si cela constituait un sujet un peu plus secondaire en 2021, la perception que la viande est un aliment cher est plus prononcée cette année. Les Français se déclarent toujours dans l’absolu autant consommateurs de viande (97% indiquent en consommer au moins de temps en temps), mais leur consommation quotidienne (27%) apparaît en baisse de 6 points par rapport à 2021, au profit d’une consommation plus hebdomadaire (62% , + 6 points) qui concerne ainsi la majorité de la population française. Les plus gros consommateurs (au moins une fois par jour) seront à retrouver chez les hommes, les plus jeunes (18-24 ans) et les parents ; pendant que les consommateurs plus modérés (quelques fois par semaine ou moins souvent) sont plus souvent des Français de 50 ans ou plus.
L’inflation des prix : une clé
Déjà en 2021, Harris Interactive constatait que près de la moitié des Français avaient le sentiment de consommer moins de viande depuis quelques années. Cette tendance se renforce dans leur nouveau baromètre, 57% (+9 points) déclarant qu’ils ont diminué leur consommation de viande dans les dernières années, notamment les femmes et les plus âgés. Les Français se positionnent ainsi majoritairement dans une démarche (au moins intellectuelle et déclarative) de réduction de leur consommation de viande, que rien ne semble pouvoir inverser pour le moment : 39% (+9 points également) des Français estiment que dans les 3 années à venir, ils diminueront leur consommation de viande.
L’inflation des prix n’est qu’une clé d’explication parmi d’autres pour rendre compte de la volonté de ralentissement de consommation de viande chez les Français, selon l’institut de sondage. Certes, en deux ans, les préoccupations économiques ont pris le pas sur d’autres : la santé, qui constituait la première raison de diminution de la viande en 2021, baisse de 6 points et se retrouve en 2ème position, au profit de l’argument d’une viande « trop chère » (58%, + 25 points).
Tous les interrogés s’accordent à dire que limiter sa consommation de viande a un impact sur l’environnement (81%) comme sur leur santé (77%). Mais les représentations qui accompagnent la réduction de la consommation de la viande s’inscrivent ainsi dans une vision plus large que celle du pur argument économique. Si bien que chez ceux qui souhaitent s’engager (ou continuer à s’engager) à l’avenir dans une réduction de leur consommation, l’impact environnemental (45%, +6 points) et le bien-être animal (42%, stable) restent hauts dans les argumentaires, malgré la dominance de l’argument économique (53%, +27 points).
AV/©Alex Gallosi