Depuis la pandémie, les Français se veulent plus sélectifs dans leurs choix de restaurants et de voyages, et souhaitent de faire, être mieux informés sur les transformations RSE de ces secteurs.
L’hôtellerie-restauration mute. Le secteur qui enchaîne défi sur défi doit devenir aussi, plus responsable. OpinionWay a mené pour Marjorian une étude barométrique des choix des Français vers une table plus responsable. Pour l’étude, 1243 personnes ont indiqué quels étaient les curseurs les plus importants pour une transformation durable de l’hôtellerie-restauration.
Une fréquentation moindre, une attention accrue
Pour les personnes interrogées, 4/5 d’entre elles ont voyagé au moins une fois l’année qui s’est écoulée. Le local l’a largement emporté face aux destinations lointaines : 76 % des sondés sont restés sur le territoire contre 22 % hors-Europe. Le choix est de cœur, mais aussi financier : pour certains, voyager local rime avec durable. Il est plus facile de maîtriser son budget en restant sur le territoire, tout en ciblant ses dépenses vers des dépenses plus locales, plus raisonnées, plus directes, notamment pour l’alimentation. Les Français continuent par ailleurs de s’attabler, mais mesurent nettement plus l’impact d’une carte qualitative : meilleurs produits, ils sont attentifs aux circuits, à la dimension unique d’un restaurant. « Parmi les changements d’habitudes : 48 % vont moins souvent au restaurant qu’avant et 45 % y dépensent moins. L’arbitrage se fait en faveur de la qualité plus que de la quantité : 54 % des sondés préfèrent aller moins souvent au restaurant en choisissant des établissements plus qualitatifs. » Côté hôtellerie, le respect des conditions de travail des salariés est analysé par 43 % du panel, estimant que le contexte social actuel mérite cette attention.
Un manque de renseignements sur les leviers d’actions de l’hôtellerie durable
Selon l’étude, 87 % des sondés estiment que les hôtels et restaurants doivent obéir aux mêmes contraintes que les particuliers en termes de responsabilité environnementale : utiliser moins d’eau, d’énergie au global, un tri rigoureux des déchets… Le baromètre affine ces critères en fonction des choix des Français qui se sont beaucoup plus affirmés depuis la fin de la pandémie. Des restaurants qui optent pour des produits de saison, la dimension auto-suffisante de l'équipe qui choisit de cultiver ses propres fruits et légumes ou privilégie une politique des circuits-courts (59 %), la priorité à une politique zéro-déchet (45 %) ou encore l’utilisation de produits biologiques (40 %). 76 % estiment par ailleurs que les établissements français sur le plan de l'hôtellerie et restauration durables sont largement en retard par rapport à certains pays. En effet, les pays détenant des structures les plus « éco-certifiées » restent les pays du Nord, des Pays-Bas au Danemark. Beaucoup déplorent le manque d’information : « Près de 9 répondants sur 10 attendent une plus grande médiatisation de bonnes pratiques durables mises en place par les professionnels du tourisme (87 %). Autre chiffre notable pour le secteur, 31 % des Français ne savent pas comment identifier les établissements optant pour des pratiques responsables. » A prendre en compte, 15 % des répondants ne souhaiteraient pas fréquenter un établissement responsable, faute d’être convaincu par la démarche. Comme pour le tourisme durable, la certification, la transparence labellisée d'un établissement qui opère un véritable changement dans ses engagements durables permettraient sans doute une fréquentation accrue et une confiance envers ces établissements. Selon le baromètre, 8 Français sur 10 lient définitivement leur confiance envers un établissement à un label clair.
HB / Alvin Balemesa (Unsplash)