Consommer de la viande autrement continue d'intéresser les investisseurs, comme le prouve la levée de fonds impressionnante de Future Meat Technologies.
Future Meat Technologies, la start-up israélienne qui fait - beaucoup - parler d'elle, a opéré une levée de fonds presque inégalée en food tech à ce jour. L'entreprise a levé 307 millions d'euros il y a quelques semaines pour consolider son activité principale : industrialiser la fabrication de viande artificielle.
L'entreprise, comme le souligne le Siècle Digital, a su parler aux investisseurs et les passionnés de la future food. Avec de tels fonds, l'entreprise vise les Etats-Unis, où elle pourra industrialiser sa fabrication de viande artificielle à grande échelle dès 2022. L'entreprise se définit comme celle qui a « créé des lignées de cellules animales qui se développent, pour toujours, sans aucune modification génétique. Les produits, fabriqués sans OGM, sont créés dans une optique de pallier aux problématiques liées à l'élevage en batterie, à la surconsommation déraisonnée de la viande : la production de viande est devenue non durable. L'agriculture animale utilise plus de 80 % des terres habitables du monde, 30 % de notre approvisionnement en eau douce et est un moteur majeur de la déforestation. La croissance démographique et les changements alimentaires devraient entraîner une pénurie et une escalade des prix.» justifie Future Meat.
Un sujet encore ambigu en France
Le sujet de la fabrication de viande artificielle en France se fait encore relativement discret. Le pays majoritairement pro-agriculture et fier de celles et ceux qui la font chaque jour ne devrait pas tout de suite ouvrir le débat sur de telles alternatives. Comme le rappelle Maddyness dans un article d'août 2021, le gouvernement en la personne de Julien Denormandie a vivement rappelé ses positions. La viande se consomme au naturel et une porte ouverte aux alternatives scientifiques ne semble absolument pas à l'ordre du jour. « Est-ce vraiment cela, la société que nous voulons pour nos enfants ? Moi, NON. Je le dis clairement : la viande vient du vivant, pas des laboratoires. Comptez sur moi pour qu’en France, la viande reste naturelle et jamais artificielle ! » tweetait alors le ministre lorsque Singapour légalisait la vente libre de viande artificielle.
Cependant, le sujet peine encore à connaître une percée franche sur notre territoire, alors que les alternatives végétales à la viande quant à elles, ne connaissent plus vraiment de difficultés à se faire accepter des Français. Des marques comme Les Nouveaux Fermiers devenus Happyvore ou encore Beyond Meat (le géant américain) ne peine plus à s'imposer en France. Pour exemple, Les Nouveaux Fermiers avaient réussi en trois ans à s'implanter en très peu de temps dans les assiettes des Français en recherche d'alternative gourmande à la viande. Plus encore, ceux-ci ont réussi également à faire cuisiner leurs produits par des chefs, et contribuer à une percée auprès des restaurateurs. Mais pour le moment, la France ne semble pas vraiment prête à sauter le pas proposé par Future Meat.