Le gaspillage alimentaire n'a jamais été aussi élevé en Europe. Une situation critique qui a mené la Commission européenne à fixer un échéancier.
D'après Eurostat, les pertes liées au gaspillage alimentaire au global s'élèveraient à 132 milliards d'euros en 2020. Un record de pertes, pécunier certes, mais aussi lié à un manque d'éducation crucial sur la préservation des ressources alimentaires des sociétés. Les livraisons de repas, les fruits et légumes peu ou mal conservés, le surplus d'achat, notre consommation parfois trop élevée de certains produits mènent à un gaspillage qui défie l'entendement. Pour remédier au mieux à cela, la Commission européenne planche sur un nouvel échéancier contraignant pour les pays afin de réduire drastiquement le gaspillage alimentaire d'ici à 2030.
REDUIRE L'IMPACT DU GASPILLAGE AU SEIN DES FOYERS
Les principaux acteurs du gaspillage sont bien les consommateurs et les industriels. Pourtant, en Europe, des millions d'habitants ne peuvent accéder à un repas décent, complet et régulier. Selon les Restos du Coeur, plus de 142 millions repas ont été distribués entre 2021 et 2022, un chiffre qui continue de grossir, puisque l'inflation dessine une pauvreté de plus en plus visible entre les populations. S'alimenter est devenu un véritable enjeu pour des familles en cette période de crise qui s'étire. Pour rappel, un Français sur deux saute un repas, faute de moyens. De fait, le gaspillage alimentaire doit être un sujet majeur que la Commission européenne compte mettre sur le haut de la pile des dossiers urgents.
Pour mener à bien cette réduction, la Commission européenne emprunte évidemment la voie légale via une proposition législative, présentée mercredi dernier, le 5 juillet. Dans ce texte, la Commission entend presser les Vingt-Sept de réduire au moins de 30 % d'ici 2030, les déchets des ménages, restaurants et commerces, principaux axes de gaspillage. De plus, chaque Etat de l'Union Européenne devra astreindre ses secteurs agroalimentaires à réduire leur gaspillage de 10 % (au moins). Ce n'est pas le premier combat mené par la Commission européenne pour réduire le gaspillage et réorienter les consommateurs vers de bons produits. Pour rappel, elle s'était attelée à ramener les fruits dits, « hors-normes » , au centre de l'alimentation. Sirha Food mettait en lumière en mai 2023 les enjeux derrière ces produits : « "les fruits et légumes dits « moches » (présentant des défauts externes mais toujours adaptés à la consommation locale/directe) vendus localement et directement par les producteurs aux consommateurs seraient exemptés du respect des normes de commercialisation. Leur valorisation dans leur état « frais » pourrait offrir aux consommateurs davantage de possibilités d'acheter des fruits et légumes frais à des prix plus abordables et bénéficier aux producteurs actifs dans les circuits courts"» .
HB / Evren Captures (Unsplash)