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Pesticides et bio : le manque d'informations domine

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L’IFOP a mené pour la Maison de la Bio, un sondage chiffré sur les connaissances des Français sur les pesticides et le bio.

En avril 2023, l’IFOP a mené une enquête auprès de 1000 Français aux profils hétérogènes (sexe, âge, milieu professionnel, stratification par région…) sur leur rapport au bio et également aux pesticides. D’après Reporterre, la France continue de caracoler en tête des pays qui utilisent le plus de pesticides. Selon le rapport de Générations Futures après examen des chiffres amenés par la FNSEA, la France dépasserait même de 32 % le seuil du nombre de pesticides autorisés en Union Européenne, devançant notamment la Grèce ou l’Espagne souligne le média Reporterre. Parmi les fruits et légumes les plus touchés par les pesticides : le raisin, l’épinard, le chou, ou encore évidemment les poires et les pommes. Ces fruits et légumes de tous les jours sont consommés par une très grande partie des Français et ces derniers semblent être encore très mal informés sur l’impact des ces pesticides.


Mal informé, plus inquiet


D’après le sondage de l’IFOP, pas moins de 74 % du panel interrogé se sent inquiet de l’impact des pesticides sur la santé. Bien que les plus de 35 ans expriment une inquiétude forte face à ces impacts, les 50-64 ans exprimeraient une réelle anxiété pour leur santé. Dans ce panel, 64 % des interrogés assument être mal-informés de l’impact de ces pesticides sur le corps et la santé. Ce manque d’informations crée l’inquiétude, mais ouvre le spectre de questionnement plus largement.  Seulement la moitié du panel affirmerait savoir qu’un pesticide peut être naturel, principalement en région. En effet, 55 % du panel peut l’affirmer hors d’Île-de-France, contre 42 % en région parisienne. 

 

L’agriculture bio, largement encouragée

 

Malgré la désinformation sur les pesticides, les Français ne se désintéressent pas de leur agriculture. En 2021, l'INSEE soulignait les beaux progrès de l'agriculture hexagonale : "Les consommations intermédiaires des agriculteurs augmentent de 2,8 %, du fait essentiellement du renchérissement des prix de l’énergie et de l’alimentation animale. Sous l’effet de l’accroissement modéré des charges et de la forte hausse de la production, la valeur ajoutée de la branche agricole progresse nettement. Au total, d’après les estimations du compte prévisionnel de l’agriculture, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif augmenterait de 11,2 % en 2021 en termes réels, après une baisse de 3,0 % en 2020." Depuis 2022, la crise inflationniste, les sécheresses cumulées et surtout la flambée continue des intrants mettent l'agriculture à rude épreuve. 

Les Français se sont également, de fait, rapprochés de leur agriculture locale, des producteurs et des circuits-courts. Une proximité nouvelle qui a pu sensibiliser une partie d'entre eux à l'agriculture biologique. Selon l'IFOP, encore 2 Français sur 3 accuseraient encore en manque d'informations sur la production des aliments bio. Néanmoins, cette méconnaissance ne freine pas l'encouragement, car 66 % des interrogés estiment que dans un contexte de crises énergétique et environnementale, il serait urgent de transformer l'agriculture actuelle en agriculture bio 100 %, contre un tiers qui modère cette ambition. Pour finir, le politique n'est pas épargné car 36 % des interrogés, déplorent le manque d'engagement des pouvoirs publics à promouvoir cette agriculture et de fait, le manque d'enseignement et d'informations sur le bio, qui perdure...

HB / Maarten Van den Heuvel


Pour aller plus loin 


Laure Verdeau, directrice de l'Agence Bio, au micro de Sirha Food. 
Le bio, à l'heure des crises alimentaires

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