Comme les autres, les restaurants canadiens n’échappent pas aux dommages directs et collatéraux de la pandémie. Ils traversent ainsi la pire passe de leur histoire, avec fermetures et fai
Restaurants Canada* appelle à une réflexion à l’échelle du territoire, depuis sa conférence de presse virtuelle, rassemblant les acteurs majeurs de la restauration du pays, le 8 décembre. Au menu, un état des lieux de la restauration à travers les villes canadiennes, prévisions de fermetures en masse, et également le besoin d’une coordination nationale pour faire revivre le secteur lors de la reprise. Un secteur davantage affaibli depuis les mesures de reconfinement annoncées début octobre. En effet, les indicateurs de l’épidémie au Canada ne s’améliorent pas et les fêtes semblent être tout à fait compromises pour les Canadiens.
Le Premier ministre du Québec a insisté : « Ce n'est pas réaliste de penser qu'on va réussir à réduire la progression du virus de façon satisfaisante d'ici Noël », rapporte Le Parisien. Le Canada comptait mercredi 423 000 cas positifs au Covid-19, un nombre exponentiel, malgré les mesures de prudence imposées. Le Premier ministre du Canada Justin Trudeau a lancé ses commandes de vaccins pour la semaine du 14 décembre : 249 000 doses du vaccin Pfizer-BioNTech seront disponibles, nous apprend Radio-Canada.
8 restaurants sur 10 sur la sellette
Selon le dernier sondage de Restaurants Canada, 8 restaurants sur 10 sont en train de perdre des ressources ou peinent à s’en sortir. Toujours selon le sondage, 63 % des entreprises de restauration qui perdent de l’argent pensent mettre au moins une année avant de retrouver un semblant de rentabilité. Côté perte d’emplois, le vertige s’accentue, puisqu’entre mars et avril, Restaurants Canada a estimé que plus de 800 000 membres du secteur ont perdu leur travail ou vu leurs heures réduites à zéro. Le reconfinement d’octobre a également creusé cette vague de perte d’emplois. Restaurants Canada l’affirme : « Aucune autre industrie ne continue de faire face à ce niveau de déficit alors que d’autres ont récupéré au moins 90 % de leurs pertes d’emplois dues à la pandémie. » Ils ajoutent : « 21 % de la main-d’œuvre du secteur n’est toujours pas récupérée. »
Un appel à une réflexion nationale
Avant la pandémie, la restauration générait l’emploi direct de 1,2 million de personnes à travers le Canada. Les femmes représentent 58% des effectifs et les restaurants sont également, à l’instar des États-Unis, la première source d’emploi pour les jeunes qui partagent leur temps entre leurs études et un emploi de serveur ou cuisinier. Ce secteur-clé fait partie intégrante de la culture canadienne et fait flancher l’équilibre sociétal du pays. Restaurants Canada a donc demandé qu’un groupe de travail national se concentre ensemble sur la reprise, voire la renaissance d’un secteur qui perd pied. Au programme de cette réflexion, cette table ronde générale, rassurer les Canadiens sur les options de repas, livraisons ou plats à emporter. Assurer la promotion globale de ces outils pour assurer un soutien aux entrepreneurs de la restauration mais aussi les fournisseurs. Une action « coordonnée sur les principaux sujets de préoccupation des entreprises de restauration » afin de mettre en œuvre des solutions « à court, moyen et long terme ». Pour ce faire, Restaurants Canada a soumis un formulaire à quiconque serait intéressé de prendre part à ce réseau de discussion. La résilience sauce canadienne est en marche.
HB
*Créée en 1944, l’Association canadienne des restaurateurs a pour but d’aider les entreprises du food service et restaurants. Son nom a été changé dans les années 2000 en Restaurants Canada