Matignon le laisse entendre depuis quelques jours : il sera compliqué de rouvrir les bars et restaurants avant la fin de l’année.
Une seule chose est sûre : l’impossibilité de confirmer ou démentir une date avant l’annonce du Premier ministre Jean Castex la semaine prochaine. C’est pourtant la date du 15 janvier qui se murmure à Bercy pour la reprise d'activité des bars et restaurants. Une forme de logique depuis ce 17 octobre 2020 où la loi prolongeant jusqu’au 16 février 2021 l’état d’urgence sanitaire a été adoptée, prolongeant également le régime transitoire de sortie de l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 1er avril 2021. Cette décision – et cette nouvelle date – devrait s'accompagner d'aides financières supplémentaires et d’un plan de soutien spécifique en cours de préparation pour un secteur de l'hôtellerie-restauration déjà très fragilisé depuis le premier confinement.
En attendant, des discussions quasi-quotidiennes sur le sujet, hautement sensible, s’enchaînent avec les représentants du secteur. Les restaurateurs et les cafetiers ont l'intention de contester en justice la décision du gouvernement de fermer leurs établissements dans le cadre du reconfinement décidé pour faire face à la reprise de l'épidémie de Covid-19, annonçait l'Union des métiers des industries de l'hôtellerie (UMIH), le principal syndicat du secteur. Au sein de l’exécutif, les discussions sont non moins agitées, après que le ministre de l'Économie, Bruno Lemaire, a laissé entendre aux commerçants qu'une réouverture pourrait être permise avant le 1er décembre. « Notre souhait, c'est que les commerçants puissent rouvrir le plus rapidement possible », avait-il déclaré. Une reprise souhaitée par les fédérations et les représentants du secteur pour le vendredi 27 novembre, date du Black Friday. Mais… « Je n'ai pas d'élément qui permet d'évoluer » vers le 27 novembre, affirmait toutefois son collègue de la Santé, Olivier Véran. Aux restaurateurs, le gouvernement donnera « des perspectives au début du mois de décembre ».
Rappelons que, selon une étude du cabinet Gira, le secteur de la restauration d'affaires (61 milliards d’euros de CA en 2019) devrait subir en 2020 une perte de chiffre de 52%. Et que selon le même cabinet de conseil, une entreprise sur deux pourrait mettre la clé sous la porte. Cela représenterait 30 % de manque à gagner par ricochet pour les prestataires du secteur, de la fourche à la fourchette. Une seule chose est sûre : c’est bien une année noire que traverse un pan entier de l’économie française.