On a consulté quelques-uns de nos champions du glouglou pour vous donner des pistes liquides sur lesquelles slalomer à vos réveillons.
Nous, on accueillerait volontiers 2021 comme on a commencé 2020, avant tout ce qui l’a alourdi : de l’Espurnejant brut natural de Ton Rimbau, notre prix Vigneron 2020, dans les « copas ». Toquez-cliquez à la Cave des Papilles pour en dégoter.
Suivez le Singe
Nicolas Blanchard, notre prix Bartender 2019, au taquet, comme d’habitude, propose une complète : « Pour attaquer sans alcool, un énergétique mocktail au maté (Maté glacé, citron vert, aloe vera, sirop d’agrumes). #frais #sec #aromatique. Puis, gentiment, une IPA, la Stereo Mono Talus (c’est un nouveau houblon) de chez To-Ol, c’est hyper frais, légèrement astringent et bien amer. Ou un gourmand milk punch, un super rhum punch au rhum LPCH de chez Old Brother, fruité et clarifié au lait caillé (le lait ne sert qu’à la clarification, c’est pas un cocktail lacté). Pour manger : le pétillant naturel rosé Métis, du domaine Cinq Peyres, à Cahuzac-sur-Vère. Pour un repas plus corsé, El Dorado, un vin orange (vraiment ouf, 10 jours de macération carbonique, 30 de pelliculaire), toujours des Cinq Peyres. Tendu, intense, sec. Le digestif idéal pour les discussions politiques de fin d’année : Schinsh Manhattan Umeshu, whisky tourbé, Olorosso, absinthe. Puissant, aromatique, sans détour. Ou la poire n° 47 Cœur de chauffe, de la distillerie Manguin. » Tout est à l’Heure du Singe, à Toulouse, et se shoppe ici.
Ou les potes
Choisir dans la gamme de Vin des Potes, duo attachant que forment Basile Passe et Yoan Tavares, notre prix Non Négociable 2019 ? Un vrai calvaire, tellement tout est à prendre avec plaisir, sans modération. Mais, Basile, familier de nos tropismes désormais, s’est plié à l’exercice et aiguille vers Nascor (x Matthieu Barret, en AOP Cornas), Botte secrète (x Stefano Amerighi, en IGT Toscana) et Greek connection classic (x Jason Ligas, en IGP Mer Égée). Trouvables un peu partout, par exemple, à Paris, à l’épicerie O Divin (Belleville) ; à Lyon, au Troisième fleuve ; à Marseille, aux 3 coups ; à Bordeaux, Au bon jaja ; à Rennes, chez Rewined ; et en Savoie, au Nez en l’air, cavistes alternatifs à Samoëns. Sinon, ici, en ligne, chez Arnaud.
Ou les cuisiniers-cavistes
Et nos cavistes à manger fétiches, que sableraient-ils ? Au Dénicheur, ouvert jusqu’à la fin de l’année, « au moins jusqu’au 30 » (le connaissant, on parie qu’il sera encore là le 31), Étienne Madelin, notre prix de la Cave à manger 2019 qui donne aussi bon à boire qu’il fait à manger, propose du Timothée Stroebel. En bulles, l’Héraclite sous bois 2015 (un champagne en évolution perpétuelle, comme l’indique sa référence au grand Grec et la propension du vigneron à ne jamais faire le même jus) de pinots noir et meunier, ou son Vin tranquille (oui, oui, il a osé à Bullesland) coteaux champenois 2018, en blanc. « Son chardo 2018 vaut un chassagne-montrachet », indique Étienne. Pour démarrer à l’apéro ou sur un homard breton « et une petite mayo relevée au citron vert », son champagne « gourmand, vif, avec une belle profondeur » ou sur des fruits de mer pour un repas au champagne. Timothée Stroebel fait de l’exceptionnel hors des sentiers battus champenois, dans le premier village de la grande montagne de Reims, à Villers-Allerand, avec ses pinots noir (30%) et meuniers cinquantenaires (55%) et son chardonnay (15%) sur un terroir argile-craie-sable qu’il laisse vivre librement et entretient avec le moins d’intervention possible.
Chez Goguette, même contrarié par ce virus qui n’en finit décidément pas de tout éteindre, Guillaume Dupré pense également fête et iode pour nous, avec le 3C Brut nature de Bourgeois-Diaz. Trois C pour les 3 cépages champenois principaux (chardo, pinot noir et meunier), cultivés précautionneusement en bio depuis 2009 et en biody depuis 2014 à Crouttes-sur-Marne sur de l’argile, des limons et de la craie. « C’est vif, tendu, avec une belle brioche… C’est un champagne bien abouti, très facile, taillé pour du festif, et abordable. Pour du terre-mer… Ou sur des crustacés charnus, pourquoi pas », nous dit Guillaume.
Allez, à la vôtre et bonnes fêtes !
Audrey Vacher